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Groupe des élus Verts et apparentés de la Communauté Urbaine de Bordeaux Bordeaux, le 5 juin 2009

Manifeste des élus Verts et apparentés pour une politique sportive d’agglomération

Après l’ARENA sur lequel les conseillers de la Communauté Urbaine de Bordeaux se sont prononcés au mois de juillet 2008, voici maintenant le projet de GRAND STADE ! Le titre de champion de France obtenu par les Girondins de Bordeaux offre en effet une tribune inespérée aux partisans de ce projet. On peut légitimement s’étonner qu’en ce début de mandature 2008-2014, les deux projets les plus importants soumis à notre réflexion soient des équipements à vocation culturelle et sportive alors même que la CUB ne s’est pas encore dotée de ces deux compétences indissociables et que nous appelons de nos voeux. Pour justifier cette contradiction, l’argument mis en avant est celui de l'intérêt économique, du caractère structurant de ces grands projets et de l’ambition de la CUB de se hisser au rang des grandes métropoles européennes, mais personne n'est dupe. Avec le grand stade et l’ARENA, il s’agit de financer en totalité ou en partie sur fonds publics des équipements uniquement adaptés à l’organisation de grands évènements internationaux. Il n’y a pas de notre part une opposition de principe à la construction d’installations sportives de grande envergure. Mais les priorités en matière d’équipements sportifs sont ailleurs. Notre agglomération est en effet défaillante sur 2 points : d’une part en matière d’équipements de proximité et d’autre part en matière d’équipements sportifs d’envergure nationale. Le premier constat que l’on peut faire dans notre agglomération c’est que les habitants ne trouvent pas toujours les équipements de proximité dont ils ont besoin pour leur pratique sportive de loisir (piscines, petits terrains d’athlétisme, salles couvertes…). Par ailleurs, on observe qu’un certain nombre d’équipements d’envergure nationale manquent à notre agglomération pour répondre aux besoins du sport de haut niveau. On relèvera par exemple l’absence d’une salle susceptible d’accueillir entre 6 000 et 8 000 spectateurs sans laquelle aucun sport collectif ne pourra jamais jouer les premiers rôles en première division. Lorsque l’on compare le nombre et la qualité des équipements sportifs à ceux de Toulouse, Montpellier, Clermont- Ferrand ou même de villes plus petites comme Pau, on prend conscience de l’amplitude de notre retard. Expliquer la relative faiblesse des clubs de très haut niveau dans notre agglomération par le seul manque d’équipements d’envergure nationale serait un raccourci bien rapide. Néanmoins, rappelons qu’actuellement, en dehors du Club de football des Girondins de Bordeaux, aucun club de sport collectif n’est présent en 1ère division nationale. L’année prochaine, nous ne serons même pas en situation d’offrir des lieux de match indépendants aux JSA Basket et aux Girondins de Bordeaux Handball (2° et 3° niveau national !). L’avenir sportif des deux clubs de handball féminin (Mérignac et Bègles) est lui aussi plus que problématique. Si demain le club de rugby de l’Union accède au TOP 14, il sera dépourvu de stade adapté. Ce sport nécessite une jauge entre 12 000 et 20 000 places assises. Ni Musard aujourd’hui, ni Chaban-Delmas demain ne remplissent ces conditions. Face à ces enjeux, aussi bien l’ARENA que le GRAND STADE ne répondent pas aux besoins du sport de loisir de proximité et du sport de haut niveau. Ainsi, si l’ARENA en configuration sportive permettra d’accueillir 15 000 spectateurs, son coût de location sera si élevé que seules de grandes compétitions internationales pourront y être organisées (Coupe Davis en tennis, championnats d’Europe de handball, de basket…). Ce sont certes des compétitions alléchantes, mais elles ne sont attribuées à la France que très ponctuellement. Avec une capacité de 40 000 places, le projet de grand stade sera conforme au cahier des charges de l’euro 2016, mais en dehors de cette compétition, combien de fois fera-t-il le plein en une année ? On connaît la réponse : entre quatre et sept fois. Pas plus. C’est peu pour un investissement de 220 millions d’euros dont le montant donne le vertige si l'on considère qu'il s'agit de gagner seulement 6 000 places par rapport au stade Chaban-Delmas. Malgré de nombreuses déclarations ici et là, le stade Chaban-Demas n’est pas classé monument historique. Il pourrait donc faire l’objet d’une rénovation en profondeur, encore faut-il que cela soit étudié. Le rapport SEGUIN sur les stades n’exclut d’ailleurs pas la possibilité de recourir aux rénovations. De plus, l’obligation d’une orientation nord-sud évoquée par M. JUPPE lors du dernier conseil de CUB ne figure pas sur le cahier des charges pour l’organisation de l’euro 2016 et n’avait nullement empêché le déroulement des rencontres du mondial 98. D’autre part, comme on ne se résoudra pas à détruire le stade Chaban-Delmas, il faudra bien le rénover à minima. Enfin, l’implantation d’un équipement de ce type au Lac n’ira pas sans poser un certain nombre de difficultés (en terme de déplacements notamment). Si la réussite des Girondins de Bordeaux suscite un engouement certain, est-ce que cela doit pour autant nous amener vers un projet qui comporte pour l’heure de nombreuses inconnues et qui ne nous semble pas prioritaire au regard des besoins de l’agglomération ? Sans compter que le Partenariat Public-Privé (PPP) annoncé augure d’une nouvelle envolée des surfaces commerciales dans notre agglomération. Le groupe des élu(e)s Vert(e)s et apparentés s’interroge sur la pertinence de tels effets d’annonce sur un projet de grand stade qui intervient alors qu’aucune réflexion plus globale sur la politique sportive dans l’agglomération n’est menée au préalable. Les élu(e)s Vert(e)s et apparentés considèrent que plusieurs pré requis s’imposent avant toute prise de décision concernant le grand stade. Afin de pouvoir décider en toute connaissance de cause, ils demandent donc :
- que soit réalisée une étude approfondie sur l’adaptabilité technique du Stade Chaban-Delmas au regard du cahier des charges de l’Euro 2016,
- que soient également étudiées les possibilités d’aménagement associé du quartier d’Ornano de manière à satisfaire aux nouvelles demandes des usagers de ce type d’équipement,
- et qu’une réflexion sur les équipements sportifs d’intérêt communautaire soit engagée au sein de la Communauté Urbaine de Bordeaux en vue d’aboutir à un véritable schéma directeur.
Tag(s) : #Editos - Interventions
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