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le_blayais.jpgMotion du conseil municipal de la ville de Bègles votée à l'unanimité - tous groupes politiques - le 30 juin 2011.


Il y a 40 ans, le gouvernement Français décidait de développer massivement le nucléaire civil. Depuis lors, l’industrie du nucléaire a prospéré en ne prenant pas suffisamment en compte la question du retraitement des déchets et l’avenir des installations.
 
La centrale nucléaire française de Braud et Saint Louis encore en activité a été construite en 1981, elle a donc 30 ans. Cette centrale se situe à 50 km à vol d’oiseau de la ville de Bègles. Ses installations ont vieilli et se sont dégradées comme de nombreux dysfonctionnements le laissent penser. A cela s’ajoute le fait que pour l’ensemble des spécialistes, les standards de sécurité de l’époque sont aujourd’hui dépassés.
 
Dès 1998, le bilan annuel de la sûreté de la centrale du Blayais notifiait la nécessité d'une surélévation de 50 cm des digues, mais EDF différa ce rehaussement de sa digue de protection. Le 19 novembre 1999, EDF est sommée de produire un planning des travaux de sécurité par une lettre la rappelant à l'ordre. Un mois plus tard, le 27 décembre 1999, les vents violents produits par la tempête Martin et une forte dépression atmosphérique provoquèrent une brusque montée des eaux de l'estuaire et l'inondation d'une partie de la centrale. Pour des raisons de sécurité, il fut alors décidé la mise hors service volontaire des trois réacteurs alors en puissance (le quatrième réacteur était arrêté dans le cadre d'opérations de maintenance normales). L'incident a été classé au niveau 2 (« incident ») sur l'échelle INES. Le 5 janvier, le quotidien régional Sud Ouest titra sans être démenti : « Très près de l'accident majeur », en expliquant que l'on avait évité de justesse un scénario catastrophe…
 
En ce moment, la catastrophe survenue à Fukushima, centrale construite 10 ans avant celle de Blaye, nous interpelle à plusieurs titres :
 
-       Le déroulement des événements au Japon montre qu’un haut niveau de maitrise scientifique et technique n’est pas un gage suffisant de sécurité en matière de gestion nucléaire. Or l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont mis cette année en lumière de nouveaux dysfonctionnements impactant la sécurité des installations.
 
-       La défaillance du contrôle de la puissance publique sur l’action des opérateurs privés tel que TEPCO au Japon ne peut que favoriser les désordres divers sur les installations.
 
 
Certes, des missions d’évaluation sont en cours, mais quelles qu’en soient les conclusions et plutôt que de décaler le problème en prolongeant l’exploitation de 10 ans, nous proposons d'anticiper la conversion nécessaire et inévitable du site de Blaye.
 
La sûreté nucléaire ne s'arrête pas à nos frontières : c'est avec toutes les collectivités Girondines que cette question doit être traitée et débattue en y associant les salariés, les usagers et les citoyens.
 
 
En conséquence, le Conseil municipal de Bègles réuni le 30 juin 2011 demande aux autorités compétentes :
 
-       La fermeture programmée de la centrale de Braud et Saint Louis dans la perspective de la mise en place d’une production locale d’énergie alternative et renouvelable.
-       Le démantèlement prioritaire de cette centrale, compte tenu que son premier  réacteur est âgé de trente ans.
-       Sa reconversion en site pilote de recherche-développement qui permettra de mettre en œuvre des savoir-faire et des technologies pionniers, générateurs d’emplois et nécessaires au démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie.
-       La mise en place et le développement d’un plan de réduction de la consommation d’énergie dans tous les secteurs.
-       La création d’une agence Européenne de contrôle du nucléaire civil comportant des pouvoirs de sanctions car nous soulignons ici notre volonté de voir se développer une politique énergétique véritablement européenne.
 
 
A court terme, nous demandons :
 
-       L’arrêt des conditions d’accueil précaires des travailleurs intérimaires et saisonniers.
-       L’extension du périmètre du plan particulier d'intervention (PPI) à la CUB, en l’adaptant à la problématique de la métropole.
 
 

Tag(s) : #Au jour le jour
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